Project Description
Problématique
Dans l’étude de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF), il peut être difficile de discerner la période précise et la gravité de l’exposition à l’alcool du fœtus durant la grossesse. Il est ainsi délicat pour les chercheurs de déterminer la relation exacte entre ces deux facteurs ainsi que la probabilité pour que l’enfant naisse atteint de l’ETCAF. L’utilisation de modèles animaux offre une solution viable pour les chercheurs, qui peuvent ainsi contrôler la période de l’exposition et le dosage d’alcool durant la grossesse.
Résumé du projet
Dans ce projet, les chercheurs ont employé un modèle murin pour découvrir comment la période de l’exposition et le dosage d’alcool affectent la progéniture. Leur intention était de tester l’hypothèse selon laquelle des gènes particuliers sont sensibles à l’alcool – entraînant des effets neurotoxiques sur le cerveau en développement – tandis que d’autres font preuve d’une certaine résistance. Les gènes identifiés sur le modèle murin ont été ainsi mis en lumière comme des gènes candidats potentiels pour des recherches sur les humains.
Au cours de l’étude, deux périodes différentes d’exposition à l’alcool ont été évaluées. La première se situait au début de la grossesse, ou le neuvième jour de l’embryon chez la souris. La deuxième se situait plus tard dans le développement, à environ sept jours après la naissance, ce qui est l’équivalent du troisième trimestre chez les humains.
Les chercheurs ont utilisé des lignées de souris recombinantes clairement caractérisées – le résultat d’un croisement entre une variété de souris sensible à l’alcool avec une variété qui y est relativement résistante – dont les génomes avaient été minutieusement cartographiés. Cette méthode s’est avérée un outil efficace pour détecter les gènes liés à la fonction cérébrale.
Résultat
Les résultats ont indiqué que la vulnérabilité à l’alcool de lignées de souris génétiquement disparates était extrêmement variable : certaines éprouvaient de nombreux effets neurotoxiques, tandis que d’autres n’étaient que peu affectées. Les chercheurs ont procédé à une cartographie des locus à caractère quantitatif (QTL) qui leur a permis de repérer les régions de chromosomes particuliers (et ainsi les gènes exprimés dans ces régions) en corrélation avec la vulnérabilité ainsi qu’avec la résistance aux effets neurotoxiques de l’alcool. Ces QTL et leurs familles de gènes respectives ont été reconnus comme gènes candidats à étudier chez les humains. Ces découvertes permettront de détermine les gènes humains qui sont plus ou moins sensibles aux effets de l’alcool, ce qui donnera ensuite aux chercheurs une meilleure idée des mécanismes biologiques de l’ETCAF.
Équipe
Investigateurs
Daniel Goldowitz Université de la Colombie-Britannique
Michael Kobor, Université de la Colombie-Britannique
Collaborateurs
Kristin Hamre, University of Tennesee