Project Description

Problématique

L’exposition prénatale à l’alcool est une cause majeure de déficits comportementaux et cognitifs chez les enfants. En dépit de vastes recherches, un profil neurocomportemental propre aux enfants victimes d’une exposition prénatale à l’alcool reste encore à définir. Ce projet de recherche s’est penché sur la manière dont les facteurs génétiques et environnementaux interagissent avec l’exposition prénatale à l’alcool pour produire des déficits neurocomportementaux et neurobiologiques chez les enfants.

Les mécanismes épigénétiques font référence aux influences de l’environnement sur l’expression des gènes. Déchiffrer les mécanismes et les différents types de changements épigénétiques liés à l’exposition prénatale à l’alcool représente un moyen prometteur pour comprendre et, potentiellement, diagnostiquer l’ensemble des troubles de l’alcoolisation fœtale.

Résumé du projet

Dans le cadre de ce projet, une cohorte humaine a été étudiée afin de déterminer s’il existait des modifications génétiques ou épigénétiques permettant de prédire les résultats au niveau du développement des enfants affectés par une exposition prénatale à l’alcool. Une recherche parallèle a été menée sur des souris et des rats pour déterminer les gènes candidats potentiels et les marqueurs génétiques pouvant être validés chez les participants humains.

L’équipe a étudié les cellules épithéliales buccales de 214 enfants et jeunes, dont certains étaient atteints de l’ETCAF et d’autres appartenaient à un groupe témoin. Ils ont analysé la méthylation de l’ADN (un important marqueur épigénétique) en utilisant une technique de pointe ayant recours à des biopuces ADN.

Ce projet s’est aussi intéressé à l’identification des déterminants génétiques susceptibles de prédire la gravité de la dysmorphie et du dysfonctionnement cérébral chez les enfants souffrant de l’ETCAF. Pour ce faire, les chercheurs ont examiné des gènes candidats, c’est-à-dire des gènes identifiés lors de recherches antérieures qu’ils soupçonnaient de jouer un rôle dans l’ETCAF. L’équipe a analysé 225 échantillons de salive obtenus auprès d’enfants atteints de l’ETCAF et d’enfants du même âge issus du groupe témoin, et a recherché des changements génétiques. Des exemples de ces changements génétiques incluaient des variations du nombre de copies, lorsque des segments du génome se répètent, et des polymorphismes mononucléotidiques, lorsqu’un nucléotide individuel est remplacé dans un gène.

Résultat

Les chercheurs ont découvert une altération du schéma de méthylation de l’ADN chez les enfants atteints de l’ETCAF, en comparaison à ceux du groupe témoin. Autrement dit, ils ont pu différencier les enfants atteints de l’ETCAF de ceux non atteints en cherchant ces traces épigénétiques particulières. À l’époque, cette étude épigénétique de l’ETCAF a été l’une des plus importantes jamais menées. À l’aide de techniques informatiques avancées, les chercheurs du RSCE continuent à travailler pour développer des outils d’évaluation clinique qui amélioreront notre capacité à identifier les nourrissons ou les jeunes enfants à risque en raison d’une exposition prénatale à l’alcool, ce qui pourrait potentiellement permettre d’accélérer le diagnostic et l’accès aux soutiens.

Équipe

Investigators

James N. Reynolds, Université Queen’s
Sterling Clarren, Université de la Colombie-Britannique
Joanne Weinberg, Université de la Colombie-Britannique
Daniel Goldowitz, Université de la Colombie-Britannique
Michael Kobor, Université de la Colombie-Britannique
Pail Pavlidis, Université de la Colombie-Britannique

Collaborators

Marie-Pierre Dube, Université de Montréal
Stephen Scherer, Université de Toronto
Piotr Kozlowski, Université de la Colombie-Britannique