L’ABC social est un programme d’intervention précoce pour les tout-petits atteints d’autisme, diagnostiqué ou suspecté, ainsi que pour ceux qui présentent des signes de retard de communication sociale. Ce programme est offert en Ontario à l’Hôpital de réadaptation pour enfants Holland Bloorview, à l’Hôpital pour enfants McMaster et au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, ainsi qu’en Alberta au Glenrose Rehabilitation Hospital. Il est dirigé par la psychologue Jessica Brian, qui l’a développé en collaboration avec Susan Bryson, professeure en psychologie à l’Université Dalhousie.
La base du programme a été posée dans les années 1990, lorsque les Prof. Brian et Bryson cherchaient à mieux comprendre les signes avant-coureurs de l’autisme.
Un des objectifs de notre recherche était de développer une intervention qui pourrait être appliquée dès le début, avant le diagnostic d’autisme, car nous savons que, plus nous intervenons tôt, mieux les enfants et leurs familles s’en sortent », explique la Prof. Brian.
Au fur et à mesure que le programme prenait forme, il a été peaufiné par plusieurs études ainsi qu’avec la rétroaction de parents. En 2015, il a commencé à recevoir des subventions du Réseau pour la santé du cerveau des enfants (RSCE).
« L’ABC social a été l’un des premiers projets d’intervention que nous avons financés, et nous continuons de cultiver et de soutenir le programme, qui est en train d’acquérir une réputation internationale » dit le Prof. James Reynolds, conseiller scientifique en chef du RSCE. « C’est un exemple parfait de comment nous pouvons équiper les parents pour en faire les intervenants principaux à un moment de développement crucial pour le cerveau tandis que leur enfant est en attente d’un diagnostic. »
L’ABC social est offert aux tout-petits âgés de 12 à 36 mois, car le cerveau se développe rapidement au cours de cette période et la relation avec les parents est critique à ce moment-là. L’intervention est pratiquée par les parents : des personnes spécialement formées les accompagnent en leur enseignant directement des stratégies qui aideront leur tout-petit à communiquer et à avoir des interactions sociales. L’objectif principal est de permettre à l’enfant d’exprimer des émotions positives, par exemple en souriant à la personne qui s’occupe de lui et de diriger ses communications vocales vers cette dernière.
À l’origine, le programme était un accompagnement individualisé offert aux familles pendant douze semaines à la maison. En 2017, l’équipe a mis au point un modèle de groupe dans lequel plusieurs familles se réunissaient à l’Hôpital Holland Bloorview pour apprendre des techniques ensemble, puis étaient accompagnées individuellement à la clinique. Lorsque la pandémie s’est déclarée, l’équipe de l’ABC social a changé son fusil d’épaule et s’est mise à offrir des séances de groupe ainsi qu’individuelles en ligne, au début dans un but de recherche. L’équipe a récemment reçu une subvention des IRSC pour mener un essai clinique destiné à évaluer le modèle de groupe virtuel.
Nous nous sommes aperçus très rapidement que le modèle virtuel fonctionne tout à fait bien et que la possibilité de le proposer en ligne nous permettait d’atteindre bien plus de familles », explique la Prof. Brian. « Le fait d’avoir travaillé en collaboration au cours d’un tel changement tout en continuant à offrir un programme authentique, accueillant et pertinent pour les familles, c’est quelque chose qui nous a rendus très heureux, les membres de mon équipe et moi. »
Même s’il existe de nombreuses mesures de soutien pour les enfants autistes, selon la Prof. Brian, l’ABC social est unique en son genre en ce sens qu’il accompagne avant tout les parents pour leur permettre d’aider leur enfant à apprendre et à grandir. De plus, il ne retient que les points forts, ce qui veut dire que seules les réactions positives sont encouragées.
« L’ABC social est censé être une intervention intensive dans idée que les parents continueront d’employer à la maison les compétences qu’ils ont apprises avec leurs tout-petits », dit la Prof. Brian. « Nous voulons que les parents se sentent en confiance en sachant qu’ils possèdent les outils pour aider leur enfant. Bien sûr, nous n’attendons pas de l’ABC social qu’il soit la seule ressource dont les familles auront besoin, mais nous le considérons comme une base solide ainsi qu’un excellent début pour bien des familles. »
Avec l’appui continu du RSCE, le programme a été mis en œuvre en Ontario, en Alberta et en Nouvelle-Écosse et une phase de formation est en cours à l’Île-du-Prince-Édouard. L’ABC social a également été remarqué par d’autres pays et il est actuellement offert en Inde et en Israël. Le Réseau pour la santé du cerveau des enfants travaille actuellement en collaboration avec l’équipe de l’ABC social pour rendre le programme accessible partout au Canada. Il soutient un projet de création d’un pôle de formation pour que des prestataires de services et des organismes partout au pays soient en mesure d’appliquer l’intervention eux-mêmes.
« Le financement du RSCE a joué un rôle essentiel en nous permettant de transposer nos résultats de recherche à plus grande échelle. Nous avons pu ainsi mettre en pratique ce que nos premières recherches sur l’autisme chez les tout-petits nous ont enseigné », affirme la Prof. Brian. « Le réseau continue aussi de nous permettre d’atteindre plus d’enfants et d’aider plus de familles qui pourraient retirer les bénéfices du programme de l’ABC social. »
Découvrez ce qu’a vécu une famille qui a fait l’expérience de l’ABC social en lisant l’histoire de Mimi.
L’ABC social est l’une des 150 initiatives soutenues par le Réseau pour la santé du cerveau des enfants pour aider les enfants atteints de troubles du développement neurologique et leurs familles. Apprenez-en plus sur l’ABC social et le RSCE.