Ottawa (Ontario) –  Il est devenu clair que la violence conjugale et la violence au foyer ont empiré au cours de la pandémie actuelle. Ce que l’on ignore généralement, c’est que les comportements difficiles, dont l’agressivité envers les autres membres de la famille, se sont également multipliés dans les foyers où vivent des personnes atteintes de troubles du développement neurologique (TDN).

Infographie - La violence au foyer n’est pas seulement un problème conjugal

Ces comportements ont toujours été présents, mais les familles hésitent à les révéler par honte et par crainte de la stigmatisation. Pendant les restrictions de la pandémie, ABLE2 ainsi que le Réseau pour la santé du cerveau des enfants et Mitacs (un organisme à but non lucratif qui encourage la croissance et l’innovation au Canada) ont mené une étude pour mieux comprendre les besoins des familles en matière de soutien social pour les enfants atteints de TDN et pour savoir comment adapter les services existants à ces nouveaux besoins.

Les TDN sont constitués de handicaps cérébraux comme le trouble du spectre de l’autisme, la paralysie cérébrale, le trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale et les déficiences intellectuelles. Dans le cadre de cette étude, toutes les familles s’étant portées volontaires pour y participer élèvent un ou plusieurs enfants atteints du trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF).

Le résultat le plus révélateur a été l’accentuation des comportements difficiles chez les enfants, notamment l’agressivité envers leurs proches aidants. Des problèmes de santé mentale antérieurs chez ces enfants ont été exacerbés en raison de la perturbation des services et de celle de routines et de structures régulières (comme l’école), ainsi que d’un isolement social accru. Les proches aidants ont signalé une régression chez ces enfants liée à l’anxiété face à leur situation, et certains comportements traumatiques antérieurs ont refait surface.

Les comportements difficiles et dangereux des enfants ont eu de graves répercussions sur la santé mentale de leurs proches aidants, qui se sont sentis notamment plus anxieux, plus déprimés, et plus isolés socialement. Certains d’entre eux ont déclaré avoir fait l’objet d’un diagnostic de syndrome de stress post-traumatique pendant la pandémie du simple fait de s’occuper de leur enfant. De même, l’instabilité de placement a été reconnue comme un problème important par plusieurs familles ayant des enfants adoptés.

Le TSAF est un terme diagnostique qui décrit les effets de l’alcool sur le cerveau et l’organisme de ceux qui y sont exposés avant leur naissance. C’est un handicap qui dure toute la vie. Les personnes atteintes du TSAF se heurtent à un certain nombre de difficultés dans leur vie quotidienne et, pour atteindre leur plein potentiel, ont besoin d’être accompagnées dans les domaines de la motricité, de la santé physique, de l’apprentissage, de la mémoire, de l’attention, de la communication, de la régulation émotionnelle et des aptitudes sociales. Chaque individu atteint du TSAF est unique et possède des atouts ainsi que des faiblesses (CanFASD, 2019). En Ontario, on estime que 4 % de la population est touchée par le TSAF.

ABLE2 exhorte tous les ordres de gouvernement à effectuer trois changements systémiques fondamentaux : allouer des ressources à des moyens de répit du TSAF accessibles et sécuritaires pendant la pandémie de COVID-19; réinstaurer l’unité mobile d’urgence comme étant un service essentiel; offrir davantage de mesures de soutien pour répondre aux besoins de santé mentale des enfants atteints du TSAF et de leurs proches aidants.

À propos d’ABLE2 :

ABLE2 est un organisme caritatif modeste mais influent qui poursuit un objectif ambitieux. Nous sommes le seul organisme d’Ottawa qui aide les personnes de tous âges, quel que soit leur handicap, et leurs familles, à vivre leur vie comme des membres à part entière de notre ville.

À propos du Réseau pour la santé du cerveau des enfants :

Depuis 2010, le Réseau pour la santé du cerveau des enfants (RSCE) est appuyé par les Réseaux nationaux de centres d’excellence (RCE). Les RCE sont une initiative du gouvernement canadien qui finance des partenariats entre les universités, le monde de l’entreprise, les gouvernements et les organismes sans but lucratif afin de créer des réseaux de recherche à grande échelle avec l’objectif primordial de créer des avantages socioéconomiques pour le Canada.

En tant que réseau de recherche, le RSCE collabore avec des groupes communautaires, des organismes sans but lucratif, le monde de l’entreprise, des parents, des cliniciens, des professionnels de la santé, les gouvernements fédéral et provinciaux, et toute personne pouvant contribuer à faire avancer les connaissances pour améliorer le sort des enfants atteints de troubles du développement neurologique et celui de leurs familles.

Contact Dannielle Piper, coordinatrice de la communication, RSCE, 778-782-7281, communications@kidsbrainhealth.ca

À propos de Mitacs :

  • Mitacs est un organisme sans but lucratif qui soutient la croissance et l’innovation au Canada en permettant aux établissements universitaires d’effectuer des recherches pour trouver des solutions aux enjeux des entreprises.
  • Mitacs est financé par le gouvernement du Canada ainsi que par le gouvernement de l’Alberta, le gouvernement de la Colombie-Britannique, Research Manitoba, le gouvernement du Nouveau-Brunswick, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement de l’Ontario, Innovation PEI, le gouvernement du Québec, le gouvernement de la Saskatchewan et le gouvernement du Yukon.

Contact : accelerate@mitacs.ca