Project Description

Problématique

Chaque année, environ un enfant sur 100 est affecté par l’exposition prénatale à l’alcool. Ces estimations se traduisent en milliers d’enfants qui naissent touchés par l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF). Les personnes atteintes de l’ETCAF sont susceptibles d’éprouver des handicaps neuropsychologiques, en particulier dans le domaine des fonctions exécutives, qui se manifestent par de mauvais résultats à l’école ou au travail, et dans le fonctionnement quotidien. Jusqu’à présent, les programmes d’intervention destinés aux enfants atteints de l’ETCAF se sont concentrés sur leurs handicaps. Ces programmes n’ont obtenu qu’un succès limité et il existe désormais un consensus sur la nécessité d’adopter des stratégies nouvelles et innovantes. Une de ces stratégies consiste à créer des programmes qui se penchent plutôt sur la valorisation des atouts de l’enfant.

Résumé du projet

L’objectif de ce projet était d’évaluer les effets de deux programmes destinés aux enfants atteints de l’ETCAF. Le premier était un programme de développement des habiletés motrices appelé le Club RAPIDE [Club FAST]. Le deuxième était un programme d’entraînement à l’autorégulation par la rétroaction neuronale appelé Jeux cérébraux [Braingamers].

Le Club RAPIDE offrait des séances de 90 minutes au cours desquelles les enfants avaient accès à sept stations. Ces stations ciblaient la dextérité et la précision manuelles, l’équilibre, la coordination bilatérale, la coordination des membres supérieurs, la vitesse et l’agilité, la force et le contrôle de la motricité fine. Chaque enfant participait à trois des sept stations en fonction de celles dans lesquelles il avait obtenu le meilleur score lors de l’évaluation initiale. De même, chaque participant choisissait une des habiletés motrices qu’il désirait améliorer. Chaque enfant était guidé dans les stations par un étudiant universitaire qui était son instructeur particulier.

Jeux cérébraux employait des jeux d’ordinateur grand public dans lesquels une superposition graphique avait été ajoutée grâce à un logiciel nouvellement mis au point. La superposition graphique permettait d’obscurcir le jeu jusqu’à un degré contrôlé par l’activité électrique du cerveau de l’enfant, plus précisément son coefficient thêta/bêta faible. L’enfant pouvait donc diminuer l’obscurité en réduisant ce même coefficient. Une activité plus forte de la bande thêta est associée à une baisse de l’attention. En revanche, une activité plus réduite de la bande bêta faible est liée à une augmentation de l’hyperactivité et de l’impulsivité.

Résultat

Le Club RAPIDE a réussi a améliorer les scores des tests en matière de traitement visuospatial ainsi que d’un certain nombre de fonctions exécutives (inhibition, commutation de tâches, flexibilité cognitive et autosurveillance). Les enfants ont semblé avoir appris à contrôler leur activité cérébrale au cours des séances de Jeux cérébraux dans la mesure où leur ratio moyen thêta/bêta faible a sensiblement diminué au cours des dernières séances en comparaison avec les premières. Des améliorations ont également été constatées dans l’ensemble des fonctions exécutives ainsi que dans le contrôle inhibiteur. Ces résultats laissent envisager des stratégies réalisables et prometteuses permettant d’améliorer l’autorégulation et les fonctions exécutives chez les enfants atteints de ETCAF.

Équipe

Investigateurs

Dr. Chris Bertram, Université de la vallée du Fraser
Dr. Kathy Keiver, Université de la vallée du Fraser
Alison Pritchard Orr, Université de la vallée du Fraser
Dr. James Reynolds, Université Queen’s
Dr. Sterling Clarren, Université de la Colombie-Britannique
Dr. Bruce Gooch, Université de Victoria
Dr. Regan Mandryk, Université de la Saskatchewan

Collaborators

Dr. Share Dunne, Dunne & Associates
Fraser Valley Child Development Centre