Project Description

Problématique

En règle générale, les enfants chez qui l’on diagnostique l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale sont déjà arrivés à l’âge scolaire. Cependant, il a été démontré qu’une intervention précoce est bénéfique. Des marqueurs biologiques fiables qui détecteraient les changements liés à l’exposition prénatale à l’alcool (EPA) pourraient permettre aux cliniciens de reconnaître l’ETCAF chez les enfants plus jeunes, qui auraient ainsi plus tôt accès à des services de soutien.

Résumé du projet

Pour identifier des marqueurs biologiques, les scientifiques ont d’abord dû acquérir une solide compréhension des effets qu’a l’exposition prénatale à l’alcool (EPA) sur les gènes autant que sur le comportement. Ce projet a développé un profil neuro-comportemental tout au long de leur vie de rats ayant été exposés à l’alcool avant la naissance. Il s’agissait de mieux définir les comportements liés à l’ETCAF pour pouvoir les associer ensuite à des changements génétiques et épigénétiques.

L’avantage d’employer des modèles animaux est dû au fait que tout est contrôlé – de la dose d’alcool à la période d’exposition : autrement dit, tous les changements phénotypiques observés chez le rat seraient directement liés à l’exposition à l’alcool. Ainsi, les chercheurs se sont mis à étudier comment les différentes variables se rattachent à l’EPA.

En matière de comportement, les chercheurs ont remarqué de nombreuses différences entre les rats ayant été exposés à l’alcool avant la naissance et ceux du groupe de contrôle, notamment des retards dans la mémoire de reconnaissance sociale, une tendance moindre à entamer le jeu, et un niveau plus élevé d’anxiété. L’EPA affectait l’expression de nombreux gènes et plus de 200 processus biologiques, allant de la fonction immunitaire au développement neurologique.

Au cours du projet, des changements épigénétiques directement liés à l’EPA ont également été identifiés dans des régions du cerveau comme l’hypothalamus ainsi que dans les globules blancs. Ces découvertes sont susceptibles de permettre de reconnaître à l’avenir non seulement les marqueurs biologiques de l’exposition prénatale à l’alcool, mais aussi les résultats de celle-ci sur la santé du sujet.

Résultat

Dans ce projet, un changement dans les niveaux d’hormones de stress causés par l’EPA a été remarqué chez les rats. Les chercheurs ont donc décidé d’étudier les niveaux de cortisol (l’hormone de stress principale chez les humains) chez une cohorte d’enfants atteints de l’ETCAF. Ils ont découvert que, chez ces enfants, la concentration du cortisol du soir était beaucoup plus élevée que dans les groupes de contrôle – un résultat particulièrement évident chez les enfants vivant dans des conditions de faible statut socio-économique. Ce travail a constitué une nouvelle étape vers une meilleure caractérisation de l’ETCAF et vers l’identification de marqueurs biologiques potentiels de l’exposition prénatale à l’alcool. Il a été un excellent exemple de la manière dont la science fondamentale peut guider les soins cliniques.

Équipe

Investigateurs

Joanne Weinberg, Université de la Colombie-Britannique
Michael Kobor, Université de la Colombie-Britannique
Carmen Rasmussen, Université de l’Alberta

Collaborateurs

Gail Andrew, Université de l’Alberta
Jacqueline Pei, Université de l’Alberta
Kaitlyn McLachlan, Université de l’Alberta