Project Description

Problématique

Les parents des enfants atteints du trouble du spectre de l’autisme (TSA) ont constaté depuis longtemps que ce dernier a tendance à se manifester chez plusieurs individus au sein d’une famille, mais peut se présenter différemment parmi les membres de la fratrie. Les chercheurs se sont posé la question de savoir comment et pourquoi cela se produit.

Sommaire de projet

L’équipe a entrepris d’examiner le comportement des gènes chez les enfants ayant récemment fait l’objet d’un diagnostic de TSA. Elle a émis une hypothèse selon laquelle les causes multifactorielles du TSA sont susceptibles d’inclure de rares variants du nombre de copies (VNC) dans la séquence d’ADN, ainsi que des variants de méthylation de l’ADN (VMA) La méthylation se produit lorsque des molécules appelées groupes méthyle, se fixent à des segments d’ADN. Les VMA peuvent survenir de manière aléatoire en raison de mutations génétiques ou d’exposition par le milieu environnant, comme la pollution de l’air, les traitements de fertilité ou le diabète gestationnel. La méthylation de l’ADN peut avoir une influence sur le fait que des gènes s’expriment ou non; la discipline qui étudie la manière dont ces changements influencent l’expression d’un gène s’appelle l’épigénétique.

Pour identifier les VMA associés à l’autisme, un groupe dirigé par la Dre Rosanna Weksberg a examiné la méthylation de plus de 850 000 sites des différents épigénomes de binômes fraternels atteints du TSA. Comparé au génome, l’épigénome est plus malléable. L’équipe se doutait qu’il permettrait de découvrir des cibles thérapeutiques plus accessibles et que de nouveaux biomarqueurs pourraient faciliter une détection précoce. De telles découvertes aideraient alors à approfondir notre compréhension des mécanismes susceptibles de déréguler l’expression des gènes et de contribuer à différents types de développement atypique du cerveau.

Résultats

Lorsque les investigateurs du RSCE ont entrepris d’identifier les facteurs de risque génétiques du TSA en 2010, ils s’attendaient à retrouver fréquemment les mêmes variantes de gènes dans des binômes fraternels souffrant d’autisme. Ce qu’ils ont en fait découvert, c’est que le TSA peut se manifester de manières très différentes, y compris parmi les membres d’une même famille.

Près de 70 pour cent des membres des fratries affectées qu’ils ont étudiés étaient porteurs de variantes du TSA. Par rapport à la minorité de binômes qui avaient en commun une variante à risque, les frères et sœurs pour qui ce n’était pas le cas avaient tendance à présenter plus de divergences dans leur développement, leurs difficultés et leurs compétences.

Cette découverte vient s’ajouter à la constatation que le TSA résulte d’interactions complexes entre de multiples facteurs génétiques, environnementaux et épigénétiques.

Équipe

Investigateurs principaux

Lonnie Zwaigenbaum, Université de l’Alberta
Stephen Scherer, Université de Toronto

Co-investigateurs

Rosanne Weksberg, Université de Toronto
Jessica  Brian, Université de Toronto
Susan Bryson,  Université Dalhousie
Isabel Smith, Université Dalhousie

Partenaires

Baby Siblings Research Consortium
Simons Foundation
Autism Speaks